👉 Seuls les productifs en Inter-mission peuvent se voir imposer des jours de RTT.
Si vous n'êtes pas dans cette situation, vous avez le droit de refuser !
👉 Seuls les productifs en Inter-mission peuvent se voir imposer des jours de RTT.
Si vous n'êtes pas dans cette situation, vous avez le droit de refuser !
Selon le 14ᵉ baromètre « État de santé psychologique des salariés français », réalisé par Empreinte humaine et OpinionWay, 60 % des salariés – et jusqu'à 7 cadres sur 10 – disent percevoir une montée de l'individualisme au travail.
Les objectifs individuels, les tableaux de bord, les indicateurs de performance. Chacun progresse dans son couloir, concentré sur ce qu'il doit livrer. Compté, évalué, comparé. « On veut tout mesurer, même ce qui ne se mesure pas. La finesse d'un échange, l'intuition d'un collectif, la qualité d'une coopération. On essaie de tout faire rentrer dans des cases. » À force de quantifier, on finit par appauvrir ce qui relie. Et la conjoncture ne fait que renforcer cette logique.
Dans un climat économique incertain, les entreprises traquent l'optimisation : réduire les coûts, maîtriser les marges, faire plus avec moins. « Les équipes s'ajustent. On garde les profils les plus solides, ceux qui tiennent. Et tant pis pour les autres », ajoute-t-il.
Autre réalité, tout aussi structurante : dans ce tourbillon d'optimisation et de pilotage par les chiffres, les entreprises peinent à reconnaître la valeur de leurs forces internes. Pour espérer un peu plus de reconnaissance ou un simple ajustement salarial, beaucoup de salariés n'ont d'autre choix que de partir. Là où les générations précédentes bâtissaient leur parcours au sein d'une même structure, gravissant les échelons au fil des années, l'OCDE souligne qu'aujourd'hui, on change de poste en moyenne tous les cinq ans. Une cadence plus rapide, qui fragilise les attaches, rend les collectifs plus poreux, et laisse peu de temps à l'amitié. Pas celle des réseaux ni des liens forcés, mais celle qui naît dans les marges, au détour d'un couloir ou d'un creux dans la journée, et qui finit, sans bruit, par donner au travail un peu de sa chaleur.
Alors oui, la colleague zone peut sembler anecdotique. Un mot de plus dans la novlangue du travail, rangé entre quiet quitting et soft skills. Et pourtant. Elle dit, en creux, ce que l'on ne veut pas toujours voir : des liens qui peinent à se nouer, une forme de retrait poli qui s'installe. Et ce que les salariés venaient encore chercher au bureau – un collectif, une reconnaissance, une forme de présence – s'efface, absorbé par la routine des objectifs, les marges à défendre, la pression du livrable.
Pour Christophe Nguyen, c'est le symptôme d'un système court-termiste, qui abîme autant la santé mentale que le lien social, qui assèche l'envie et délite l'engagement. À force de traquer la performance, on vide le travail de ce qui le rendait vivable. Il ne reste qu'un contrat, sec et sans détour : du temps contre un salaire. Le reste s'efface. L'envie de partager. Le plaisir d'être ensemble. La sensation, même fugace, d'appartenir à quelque chose. Et, au bout de la chaîne, des silhouettes immobiles derrière leurs écrans – presque indiscernables des machines qu'elles font tourner.